Je suis tombée, il y a quelques jours, sur une publi de Jupiter Phaeton concernant l'arrêté visant à augmenter les frais de port sur les livres (https://www.instagram.com/jupiterphaeton/) et il me semblait important de vous relayer l'info pour vous inciter à agir.
Pour bien saisir les enjeux, je vous invite à écouter son podcast ici https://podcast.ausha.co/jupi-construit-son-empire/la-nouvelle-loi-qui-vise-a-augmenter-le-prix-du-livre.
Et maintenant, il est temps d'envisager de contribuer. Mais contribuer, ce n'est pas juste voter pour ou contre. C'est prendre le temps d'expliquer. C'est argumenter. Alors pour vous faire gagner du temps, voici quelques raisons qui, personnellement, me font bondir ! A toi de piocher dans cette liste non exhaustive :
En tant que lectrice :
Je trouve cette mesure discriminante car je réside en zone rurale, sans librairie proche, et accéder aux livres, quels qu'ils soient, me reviendra beaucoup plus cher, en frais de port ou en carburant. Je n'ai qu'à faire des paniers supérieurs à 35€ me direz vous ! Eh bien non, mes finances me contraignent à étaler mes achats. Dès lors que ces frais de port de 3€ seront actés, ma consommation de livres ne sera pas reportée sur les librairies, mais seront amputées d'au moins un tiers, si ce n'est plus.
Pour les lecteurs ayant la chance d'habiter pas trop loin d'une librairie, cet arrêté reste une aberration, car rares sont les auteurs autoédités représentés en boutiques. Impossible d'accéder en librairie à un choix aussi diversifié que sur internet. Ainsi, cet arrêté ne vise qu'à uniformiser l'offre de lecture en rendant moins accessible les romans autoédités ou édités par les petites maisons d'édition.
En tant qu'auteur :
Je m'insurge de cette mesure qui vise à réduire le nombre de mes lecteurs et donc de mes ventes. En tant qu'auteur autoédité ou édité par une petite maison d'édition, le placement de mes livres en librairies reste dérisoire, voire inexistant. Or, bon nombre de lecteurs restent profondément attachés aux livres papiers, mais ne sont pas prêt à payer 3€ de plus pour se les procurer. Ils se rabattrons donc, pour ceux qui ont accès à une librairie, sur des livres qui y sont disponibles, pour les autres, sur... rien du tout, en réduisant leurs achats.
En tant que consommatrice :
Cet arrêté est en contradiction avec le paragraphe 3 de l’article 107 du TFUE. En effet, cet article précise que les aides d’État "favorisant certaines entreprises ou certaines productions" sont considérées comme incompatibles avec le marché intérieur car susceptibles de "fausser la concurrence" (paragraphe 1).
Or le paragraphe 3 de cet article mentionne des cas considérés comme compatibles avec le marché intérieur, et ceux-ci sont précisément contradictoires avec l'Arrêté relatif au montant minimal de tarification du service de livraison du livre :
Ainsi, sont considérées comme compatibles :
"a) les aides destinées à favoriser le développement économique de régions dans lesquelles le niveau de vie est anormalement bas ou dans lesquelles sévit un grave sous-emploi, ainsi que celui des régions visées à l'article 349, compte tenu de leur situation structurelle, économique et sociale" Mais c'est bien une fois encore les zones rurales qui seront défavorisées par cet arrêté puisque les lecteurs y résidant verront leur accès à la culture réduit et/ou plus cher.
"c) les aides destinées à faciliter le développement de certaines activités ou de certaines régions économiques, quand elles n'altèrent pas les conditions des échanges dans une mesure contraire à l'intérêt commun", Mais c'est bien l'activité d'auteurs autoédités et de petites maisons d'édition qui sera mise en danger par cet arrêté.
"d) les aides destinées à promouvoir la culture et la conservation du patrimoine, quand elles n'altèrent pas les conditions des échanges et de la concurrence dans l'Union dans une mesure contraire à l'intérêt commun", Mais c'est bien une aide contraire à la promotion de la culture puisqu'elle restreint l'offre, les auteurs autoédités n'étant que peu représentés en librairie.
J'ajoute que cette mesure (qui vise probablement à soutenir le secteur des libraires et de la distribution physique indépendante ou non) n'aura pour effet que de renforcer la lecture électronique et la vente des ebooks, qui ne souffre d'aucun frais de port. C'est donc l'industrie du livre papier qui sera fragilisée par cet arrêté.
Pour contribuer, c'est ici : https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/tris/fr/search/?trisaction=search.detail&year=2022&num=683
A bon entendeur.
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